Méditation “pleine présence” plutôt que “pleine conscience”
Au sujet de la méditation, j’ai envie de relever et mettre ici en valeur une petite nuance très pertinente que j’ai découverte dans le livre de Fabrice Midal ( “Foutez-vous la Paix”) En effet, Fabrice Midal utilise le terme Méditation Pleine Présence plutôt que Méditation Pleine Conscience. il est vrai que le mot Conscience se refère au mental, à la pensée ( prendre conscience…etc), hors c’est à notre Etre entier que la Méditation s’adresse, à nos ressentis, odeurs, sensations corporelles, émotions et biensûr pensées aussi. Ainsi le terme de Présence me parait aussi plus approprié, un état au delà du mental, quelquechose de plus grand de plus vaste que la notion de conscience. Je vous laisse découvrir cet extrait:
“Méditer ne consiste pas à être conscient, mais à toucher un sens de présence avec l’entièreté de son être, avec son corps, avec son coeur, avec ses émotions, comme avec son esprit, en étant ainsi ancré dans le monde.
Méditer n’est pas réfléchir, mais sentir. C’est être présent à ce qui se passe, simplement, sans chercher à prendre conscience sans cesse de ce qui se produit.
À la manière du cycliste qui tient en équilibre sur son vélo parce qu’il ne se pose pas la question de savoir quelle est la l’angle idéal pour ne pas basculer d’un côté ou de l’autre; il ne réfléchit pas en conscience, mais il se fait confiance. Il sort de lui-même, il se fout la paix pour adapter, sans y penser, sa manière de pédaler et de tenir le guidon, à la configuration du chemin qu’il suit.
Le joueur de tennis qui rattrape une balle ne calcule pas, lui non plus, l’angle de frappe de la raquette du joueur qui lui fait face, ni la vitesse imprimée à la balle : s’il réussit à l’attraper c’est, au contraire, en s’oubliant, en étant UN avec le geste, avec la situation, en étant “présent” et non pas “conscient”.
Prendre conscience, au sens où nous entendons ce mot depuis Descartes, c’est s’empêcher de coïncider avec la vie, se regarder faire.
À l’inverse, méditer, c’est coincider avec la vie, ce qui n’exige pas d’être conscient, mais d’être ouvert. Pour toutes ces raisons, je me suis érigé contre le diktat de la “conscience”. Et, afin d’être plus juste, plus précis dans mon expression, je donne à la méditation que j’enseigne le nom de “pleine présence” plutôt que celui de “pleine conscience”, dans la mesure ou il ne s’agit pas de se mettre à distance des choses pour pouvoir les saisir mais, au contraire, d’essayer de se mettre en rapport avec elle, les intégrer à mon être. Méditer, c’est se libérer de l’enfer de la “pleine conscience” pour vivre enfin en “pleine présence” avec l’entièreté de l’être, de nos sensations, de notre cœur, de notre peau, de notre souffle et en nous replaçant dans la chair même du monde, l’eau, l’air, les arbres, les sons …
(extrait de “ Foutez-vous la paix”, de Fabrice Midal, Editions Flammarion)